La grève marque un point

À l’issue de neuf jours de grève, les sidérurgistes en grève ont obligé le groupe Arcelor-Mittal à revoir les dispositions du plan social associé à sa décision de fermeture de l’aciérie en 2009.

Alors que Sarkozy faisait le clown à l’usine avec des promesses de charlatan, Mittal ficelait son plan de 575 suppressions d’emplois, sans trop de vagues. La sidérurgie a été, depuis le début des années 1970, une formidable machine à engraisser le patrimoine de quelques familles. Des De Wendel au baron Seillière hier, jusqu’à Mittal aujourd’hui, les gouvernements ont toujours contribué à leur enrichissement et il était naïf de croire qu’avec Sarkozy, les choses allaient changer.

La grève a été décidée à l’initiative des jeunes ouvriers (lire Rouge n° 2253). Soutenue par la CGT, l’assemblée générale avait décidé de bloquer tous les accès et, pendant neuf jours, la production a été totalement paralysée par la présence d’un piquet de grève permanent.

Au même moment, plusieurs centaines de salariés de Gepor, la filiale logistique du groupe, se sont également mis en grève. La direction a agité la menace d’intervention policière et elle a également tenté d’opposer les salariés entre eux, en diffusant des informations sur une éventuelle fermeture totale du site et l’abandon possible des projets d’investissement, annoncés sur la région par le groupe. Le directeur s’est déplacé avec ses sbires endimanchés pour une discussion improvisée avec le piquet de grève, assortie de promesses sans garanties.

Mais, face à la détermination des grévistes, la direction a finalement accepté de revoir son plan au cours d’une négociation avec toutes les organisations syndicales. Les grévistes ont arraché une offre de reclassement supplémentaire, le maintien du salaire pendant deux ans et un dispositif permettant aux plus de 56 ans de rester employés sur le site à temps partiel tout en étant payé à temps plein. La nouvelle organisation du travail sera également revue. Sur ces bases, l’assemblée générale des grévistes a voté la reprise. Au même moment, les ouvriers de Gepor obtenaient également l’attribution de repos supplémentaires et une revalorisation des salaires. Compte tenu du rapport de force – seule une partie des ouvriers était en grève – les acquis ne sont pas négligeables. Depuis de nombreuses années, les traditions de lutte étaient éteintes dans la sidérurgie lorraine et le fait que de jeunes ouvriers obligent Mittal à rabattre un peu son caquet est encourageant pour l’avenir.

Mardi 20 mai, Olivier Besancenot est venu exprimer sa solidarité avec les salariés d'arcelor-Mittal qui bloquent le site de Gandrange
 

Quelques extraits de son intervention :

"Les pouvoirs publics ont beaucoup donné d’argent public aux actionnaires d’ArcelorMittal, qui s’enrichissent sur la misère des travailleurs aujourd’hui. Si on était capable de donner autant, on devrait être en capacité de récupérer cet argent"
"ArcelorMittal explique que ce serait de l’ingérence dans l’économie privée, sauf que cette ingérence ne dérange pas ArcelorMittal quand il s’agit de pomper l’argent de nos impôts"
"Aujourd’hui, les travailleurs paient deux fois : par leurs emplois qu’on supprime et par l’argent de leurs impôts, qui part dans des subventions accordées à ArcelorMittal"

 

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Tracts

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tract distribué le 9 févier Ne pas s'en remettre à Sarkozy, amplifier la riposte

10/04/08 Sarkozy et Mittal complices tract des JCR  600 emplois supprimés à l'usine Mittal de Gandrange, un seul coupable, le capitalisme
03/04/08 Mittal confirme

Tract de la section franco-luxembourgeoise janvier 08

21/02/08 Défendre les salariés feuille de boite de janvier 08 : Casse du site Arcelor-Mittal Gandrange la riposte s‛organise !
14/02/08 Mobilisation pour l'emploi  
07/02/08 Sarkozy gesticule  
 31/01/08 Riposte en grand  
24/01/08 Mobilisation contre les licenciements  

Autres documents

Message de solidarité du 17ème Congrès National de la LCR aux salarié-e-s d’Arcelor-Mittal de Gandrange
Dépêche AFP suite à la venue d'Olivier Besancenot à Rombas le 14 février : ArcelorMittal Gandrange : "une leçon de choses révoltante", selon Besancenot

Non aux suppressions d’emplois à Gandrange.

Communiqué de la LCR. Le Comité d’entreprise européen (CEE) de Arcelor-Mittal vient de confirmer la suppression de 575 emplois à l’usine de Gandrange (Moselle) et donc le licenciement des salariés occupant ces postes de travail. C’est une décision révoltante et scandaleuse que la LCR condamne. Le marché de l’acier est porteur et Arcelor-Mittal est une firme qui se porte bien : 7,5 milliards d’euros de bénéfice en 2007. Le coût des investissements nécessaires dans cette entreprise est dérisoire par rapport aux bénéfices réalisés. Une fois de plus, la preuve est faite que les rachats ou fusion d’entreprises se font sur le dos des salariés malgré les déclarations faites par L.Mittal au moment du rachat d’Arcelor. Pour obtenir l’annulation des 575 licenciements, la seule solution c’est la mobilisation des salariés d’Arcelor-Mittal à Gandrange, l’occupation du site en lien avec les autres salariés du groupe et les salariés de Kléber à Toul, de Smoby à Saint-Claude, de Lenoir et Mernier à Bogny-sur-Meuse, tous victimes de patrons voyous et de la rapacité patronale. Il faut multiplier les mobilisations et manifestations unitaires de tous les salariés victimes de licenciements

visite d'olivier à Rombas

Jeudi 14 février, il est 12h30. A Rombas en Moselle, à quelques kilomètres du site d’Arcelor-Mittal de Gandrange, 80 personnes sont rassemblées pour un rendez-vous militant avec Olivier Besancenot. Il y a là, des jeunes du lycée de Rombas, des cheminots, des salariés de la vallée ainsi qu’une délégation de la CGT d’Arcelor-Mittal. Un syndicaliste du site donne son sentiment sur  l’importance de cette visite. «  Pour nous, Olivier Besancenot représente un très bon soutien. Il défend les idées d’extrême gauche de la classe ouvrière. »  La veille, le patron de Mittal  a annoncé des bénéfices records pour le groupe en 2007. Plus de 7,5 milliards d’euros avec une hausse de 30 % par rapport à l’année précédente. Il a également confirmé la fermeture de l’aciérie de Gandrange avec le cynisme habituel du  licencieur qui prétend que « c’est la meilleure option pour les salariés » et sans aucune considération pour les balivernes de Sarkozy prononcées les  semaines précédentes. Après une courte introduction sur l’importance qu’il y aurait à fédérer les résistances éclatées et à relayer le combat social au niveau national, le débat est lancé. Pour les sidérurgistes, ce n’est pas seulement 600emplois directement menacés mais c’est aussi 300 salariés des entreprises sous-traitantes et plus d’une centaine d’intérimaires dont l’emploi va disparaître. De plus, dans l’usine où les reconversions sont programmées, 300 jeunes en contrats précaires  avaient  obtenus récemment une promesse d’embauches définitives. Ce sont eux qui risquent d’être les principales victimes  des plans d’accompagnements tant vantés par ailleurs.   Le jackpot des actionnaires comme aime à le rappeler  Olivier, c’est la raison d’être du capitalisme et  le problème  du mouvement ouvrier aujourd’hui , c’est de reposer  la question de l’absurdité d’un système qui  subventionne les licenciements. Le soutien et la solidarité dans les luttes sociales, c’est un combat qui  se conjugue avec une démarche politique.  Tel est l’enjeu aussi  du débat avec les salariés pour la construction d’un nouveau parti  et qui suscite partout un intérêt croissant.