Rouge n°2240, 21/02/2008

Défendre les salariés

Jeudi 14 février, 12 h 30. À Rombas (Moselle), à quelques kilomètres du site d’Arcelor-Mittal de Gandrange, 80 personnes sont rassemblées pour un rendez-vous militant avec Olivier Besancenot. Il y a là des jeunes du lycée de Rombas, des cheminots, des salariés de la vallée, ainsi qu’une délégation de la CGT d’Arcelor-Mittal. Un syndicaliste du site donne son sentiment sur l’importance de cette visite : « Pour nous, Olivier Besancenot représente un très bon soutien. Il défend les idées d’extrême gauche de la classe ouvrière. »

La veille, le patron de Mittal a annoncé des bénéfices records pour le groupe en 2007. Plus de 7,5 milliards d’euros, en hausse de 30 % par rapport à l’année précédente. Il a également confirmé la fermeture de l’aciérie de Gandrange, avec le cynisme habituel du licencieur qui prétend que « c’est la meilleure option pour les salariés », sans aucune considération pour les balivernes de Sarkozy prononcées les semaines précédentes.

Après une courte introduction sur l’importance qu’il y aurait à fédérer les résistances éclatées et à relayer le combat social au niveau national, le débat est lancé. Pour les sidérurgistes, ce ne sont pas seulement 600 emplois directement menacés, ce sont aussi 300 salariés des entreprises sous-traitantes, et plus d’une centaine d’intérimaires dont l’emploi va disparaître. De plus, dans l’usine où les reconversions sont programmées, 300 jeunes en contrats précaires avaient récemment obtenu une promesse d’embauches définitives. Ce sont eux qui risquent d’être les principales victimes des plans d’accompagnement tant vantés par ailleurs.

Le « jackpot des actionnaires », comme aime à le rappeler Olivier Besancenot, c’est la raison d’être du capitalisme. Le problème du mouvement ouvrier aujourd’hui, c’est de reposer la question de l’absurdité d’un système qui subventionne les licenciements. Le soutien et la solidarité dans les luttes sociales sont un combat qui se conjugue avec une démarche politique. Tel est l’enjeu aussi du débat avec les salariés pour la construction d’un nouveau parti, et qui suscite partout un intérêt croissant.

 

Correspondant